A l’initiative d’Eric Courgeon, l’ancien gardien du refuge de Barroude, en ce jeudi 3 septembre 2015, 4 accompagnateurs en montagne ainsi que votre serviteur se sont donnés rendez-vous au départ de la vallée de la Gela. Objectif du jour pour Eric, Bruno, Rémy, Laurent et les deux Philippe : atteindre les ruines du refuge de Barroude détruit en octobre 2014 pour ensuite rassembler ses débris éparpillés alentour par l’action du vent et des randonneurs, afin de sécuriser le site.
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La finalité de l’action est guidée par un soucis de sécurité : éviter que d’éventuels promeneurs puisse être blessés par des tôles emportées par des bourrasques. De plus, pour ceux qui ne connaitraient pas le coin, rappelons que ce magnifique site dont nous n’avons qu’entraperçu le cadre du fait du mauvais temps régnant sur les lieux, est situé dans la zone coeur du Parc national des Pyrénées et du Patrimoine mondial de l’UNESCO (Pyrénées Mont Perdu).
Il est donc navrant de voir des amas de tôles rouillées jonchant un tel lieu.
Lors d’une première halte au pluviomètre (signe prémonitoire ?) parmi oseilles sauvages, sarrous et blondes d’Aquitaine, nous sommes observés par une harde d’isards qui se demandent bien ce que peuvent faire des randonneurs en montagne par un temps pareil …
Nous remontons ensuite la cascade, avec, au dessus de nous, les Pichous dans la brume et atteignons les restes du refuge à l’heure du casse-croûte.
Après une rapide collation dans la brume et le vent, nous nous attelons à la tâche alors que les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Elles seront accompagnées par de la grêle et de l’orage. Super lorsqu’on manie de la ferraille; mais Barroude mérite bien qu’on se mouille pour lui, n’est-ce pas ?
La principale difficulté de l’exercice était de rendre homogènes les tôles provenant de la toiture en les pliant afin de pouvoir les transporter vers l’enceinte du refuge. Nous n’étions pas trop de 6 pour les véhiculer.
« J’avais vu des photos des débris éparpillés de la toiture mais je ne me rendais pas compte qu’il y en avait autant. »
Certains, trop lourds, n’ont pas pu être acheminés jusqu’au refuge et ont été stockés plus bas. De même, le portique supportant les panneaux solaires, n’a pu être déplacé.
Quelle émotion de revoir ce bâtiment où nous avons passé quelques nuit, dans cet état. J’imagine les pensées d’Eric et Rozenn qui eux, y ont séjouné pendant 9 étés …
Après avoir replacés les bouteilles de gaz dans leur remise, nous sommes redescendus transis et trempés dans la vallée mais heureux d’avoir fait oeuvre utile et d’avoir passé un bon moment de convivialité même si les conditions étaient difficiles. Le chocolat chaud offert par Eric au Relais du Néouvielle aura fait du bien …
Le site va encore être fréquenté prochainement puisque des entreprises susceptibles d’intervenir pour le nettoyer doivent le visiter le 10 ou le 11 septembre et le Trail de Piau y passe le 12 septembre.
Souhaitons, de tout coeur, que ce refuge que les montagnards et randonneurs affectionnent tant, soit reconstruit un jour …
Tellement émouvant ce diaporama! Dans cette brume qui s’accorde à notre peine, vous avez accompli une magnifique et rude expédition qui était nécessaire pour sécuriser le site et en même temps exemplaire pour le respect de cette montagne classée dans un site du patrimoine mondial de l’Unesco. Eric et Rozenn l’ont voulue. Et les accompagnateurs, et Philippe Villette les ont admirablement soutenus pour mener à bien cet énorme travail dans des conditions météos impossibles. Moi aussi mardi dernier, 2e journée de cette randonnée du Livre Pyrénéen d’Aure et du Sobrarbe organisée avec Eric Courgeon et Pierre Carrière pour défendre la reconstruction du refuge, en regardant au loin ce qui ressemblait à des croix, j’ai pensé à un cimetière. Ce n’étaient évidemment que les supports des tables en plein air proposées aux randonneurs.
Vous tous avez en quelque sorte posé les premiers jalons, sinon la première pierre du nouveau refuge…et nous y croyons!
En toute amitié à tous, et tout particulièrement à Rozenn et Eric
Christiane Abbadie-Clerc pour l’Association « Le Livre pyrénéen d’Aure et du Sobrarbe
Je ne peux ajouter grand chose à ces mots qui expriment cette désolation.Moi petite randonneuse,amoureuse de la montagne,quand je suis montée à Barroude la première fois,j’ai ressenti un bien-être inexplicable,un havre de paix…que nos remerciements soient à la hauteur de l’altitude,pour tous!notre compassion vous accompagne et vive le refuge de Barroude et nos chères Pyrénées,car depuis la Dordogne nous avons l’impression de les deviner derrière nos forêts… merci