L’Aure et le Louron ont enfilé leurs vêtements de mi-saison. Si l’hiver tient toujours tête sur les cimes, il lâche prise dans les vallons. Le printemps, bon garçon, lui accorde des réminiscences en dispensant, ci-et là, quelques touches claires sur merisiers et aubépines. Les vallées se donnent en pâture aux brebis qui goûtent avec délices les premières herbes tendres échappées de la gangue blanche. Insensiblement, inexorablement, le vert prend possession des lieux.
Les pic tutélaires, blanchis sous le harnais, regardent, imperturbables, le changement de saison s’opérer à leurs pieds. Il leur ferait presque regretter leur minéralité.