La chanson d’Arreau
sur l’air « Adieu la ville de Perpignan »
Beau chef-lieu sis au confluent
Des deux nestes qui passent fières
Arreau, tu t’agites bruyant
Sous l’œil de ces cimes altières.
Ces deux torrents fougueux, je vois
Qui tels deux bras géants t’enlacent,
Puis formant une seule voix,
Chantant toujours au loin s’élancent.
Te montrant un monde meilleur,
La flèche de Saint-Exupère
Te dit : « En haut, c’est le bonheur,
En route vers Dieu notre père ».
A quoi le gendarme répond :
Grand saint, en faisant la police,
Arrêtant voleur et fripon
Nous vous aidons dans votre office
Roi du trafic, Arreau fiévreux,
Rendez-vous de la grande foule,
Gagnant pour sûr ce que tu veux
Qui si hardiment sur l’or roule ;
Cherchant dans mon tour d’horizon
Des reflets de gloire locale
Je remarque tel et tel nom
Qui de lui même se signale
D’abord c’est le docteur Mounic,
Puis, c’est Rolland, maire très sage,
Labat, Aubiban, hommes chics,
Qui tous méritent notre hommage.
Mauny, à qui cent cantonniers,
Obéissent au premier signe ;
Mauny si bon, tous vos ouvriers
Vous proclament patron insigne.
Je fus toujours très matinal
Nous dit Louis Laffite avec grâce
Et Dieu me gardant de tout mal
Au soleil, j’ai ma belle place.
Louons du voiturier Brunet
La concurrence fraternelle ;
Chacun en ses affaires net,
Poursuit sa marche sans querelle.
Admirons Compagnet, l’huissier,
Qui gravement ses plis nous porte,
Très bon malgré son dur métier ;
De tout coeur, ouvrons-lui la porte
Un mot pour l’hôtel L’Arbizon
Dont la patronne diplomate
Le client attire à foison
Et par mille moyens le gâte.